Nouvelles
Histoires d’un temps qui n’est plus
« À vingt ans, on n’écrit pas, on hurle :
‑ Je suis contre !
On ne construit pas, on renverse. Le temps ne fait rien à l’affaire. C’est l’amour passant qui remet tout en ordre. Un vrai maniaque.
Mariage, maison, enfants. Et on rentre dans le rang. L’autre, celui qui nous faisait horreur avec son pas cadencé est devenu nous. Peu importe l’uniforme, aujourd’hui, moi aussi je défile ! Je ne comprends plus mon miroir. Je ne reconnais plus celle qui disait non. Heureusement, il me reste la mémoire des mots, ceux que j’écrivais à l’heure où j’étais contre. »
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Un peu de pluie et de soleil
« Je me suis vidée du bout des doigts. Voilà ce que j’ai fait de ma jeunesse. Pendant que les autres dansaient, soûlés à la bière en se roulant des pelles, je tapotais sur le clavier de mon ordinateur.
Vingt-cinq ans après, mon nez à des lunettes, ma peau des taches marron et ma tête s’est couverte d’un voile de mariée. Assise sur la même chaise, je ne renonce pas. Je suis restée fidèle et je continue, la plume légère, à aspirer les vies qui m’entourent pour en faire des histoires. »
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L’œil au passé
« Je parle avec le passé pour oublier l’absence.
Ma mère est devenue taboue, punie d’avoir abandonné mari et chères têtes blondes. Pour la faire revenir, je pourrais pleurer, hurler, me rouler sur le sol ou cracher sur une misérable photo. Elle, en tailleur Chanel et lunette XXL, tout ce que je possède. Trop peu pour épouser la vie. Je préfère le tranchant des mots. Je l’éparpille. Elle est le regard d’un héros, le rictus d’une enfant, la couleur d’une chaise. Elle est tout, partout, comme un fragment d’ADN.
Le lecteur n’en saura rien. Mais moi, je sais. Si j’écris, c’est pour expulser ma mère dont l’absence me gangrène. »
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Nouvelles à l’envers du monde à l’endroit
« Je suis comme une araignée mais moi, je tisse ma toile avec des mots. J’aime mentir. Je ne fais que mentir. Vous mentir pour me faire aimer.
Lequel d’entre vous se fera piéger le premier ? Je guette, j’observe et j’attends. Ma plume trempée de miel est en joue. Un pas de plus et je tire ! Méfiez-vous, je fais mouche à chaque fois.
Je ne suis pas folle. J’ai toute ma raison. Je ne peux pas en dire autant de mes histoires à dormir debout. Amie lectrice, ami lecteur, laissez-moi vous aider. Au milieu de ce labyrinthe de lettres, n’oubliez pas, une seule issue est possible : celle qui prend des vessies pour des lanternes !
Je vous l’ai dit, je suis obligée de mentir, de vous mentir pour me faire aimer. »